Spectacle : Le trac et l’anxiété par rapport à la scène

Spectacle : Le trac et l’anxiété par rapport à la scène

Howard Stanley est le directeur artistique d’une compagnie théâtrale australienne et également le client du Dr David Lake et de Steve Wells. Le courrier d’Howard traite de l’utilisation de l’EFT pour réduire la peur et l’anxiété de ses acteurs et souligne l’importance de l’utilisation des tapotements continus.

Amitiés,
Gary Craig

Par Howard Stanley:

Après avoir assisté à l’atelier EFT du Dr David Lake et de Steve Wells sur le pouvoir de l’acceptation de soi à Sidney plus tôt cette année et testé en chemin les tapotements continus en EFT, j’ai décidé de l’appliquer aux répétitions d’une pièce de théâtre, Equus de Peter Shafer, que je dirigeais ici à Bermagui, une petite communauté côtière sur la côte Sud (région de New South Wales en Australie). En tant que directeur de compagnie dont le job est d’une certaine façon de tirer les énergies des acteurs ainsi que d’autres spécialités (son, lumière, costumes, etc…) pour qu’elles travaillent de concert, j’ai toujours rêvé de collaborer avec un groupe de gens qui seraient capables de faire le boulot, où le seul drame est celui pour lequel le public paye. Jusque là, j’avais employé diverses stratégies tout au long des années avec des résultats relativement satisfaisants jusqu’à ce que je découvre l’EFT.

Bien qu’il soit difficile de quantifier une expérience, les acteurs et moi, les décorateurs et le public pouvons sereinement attester que cette production « sans peur » à été l’une des plus satisfaisante que j’ai dirigée. La plupart des acteurs n’avaient jamais joué en public auparavant. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce que cela impliquait, alors parmi ceux qui avaient une certaine expérience, aucun n’avait participé à un défi artistique de telle ampleur. Il y a plusieurs défis aussi bien personnels qu’artistiques dans un spectacle pareil, en plus de l’anxiété quotidienne (appelée la vie) qui malheureusement se glisse dans un environnement créatif, ce qui est normal pour un spectacle, pour tout spectacle d’ailleurs. Cela va bien au-delà de la peur de parler en public ou de la peur d’oublier son texte qui sont les plus évidentes car elles apparaissent au premier plan.

La pièce Equus est le parfait type de pièce où les principes sont mis en pratique. Un psychiatre consent à traiter un jeune homme de 17 ans qui a rendu aveugle six chevaux. C’est une rencontre entre Dionysos et Apollon, entre la raison et l’instinct. Le psychiatre rencontre son ombre. L’ombre est le vainqueur. La pièce, bien que remontant à trente ans est universelle et a gardé le mordant de la confrontation. Pouvons nous exprimer notre individualité tout en participant à la collectivité ?

A cette fin, j’ai demandé que toute personne tapote continuellement sur ses doigts durant les répétitions, qu’elle soit sur scène ou non. Je leur ai dit qu’il s’agissait d’une expérience et que nous n’avions pas besoin de croire qu’elle marcherait. J’ai ajouté que cela pourrait être utile comme une sorte de méditation et qu’ainsi, elle permettrait de rester présent. Plus de la moitié de l’équipe pratiquaient la méditation. Tout le monde y a consenti.

Nous avons commencé les répétitions en concentrant notre attention sur la pire chose qui pourrait arriver et sur ce qui pourrait arriver de mieux. Ensuite, nous avons tapoté. Pour ma part, tous les jours pendant six heures durant quatre semaines. Les résultats ? Les membres de la troupe ont constamment dit oui. Oui à pratiquement tout ce qui faisait partie de notre travail. La plupart ont remarqué qu’ils n’avaient jamais pris autant de plaisir, ou qu’ils ne s’étaient jamais aussi sentis soutenus, qu’ils ne s’étaient jamais sentis aussi confiants pour se souvenir de leur rôle (paroles et déplacements). Ils étaient moins apeurés par le public. Un couple de comédiens ont éliminé des traumatismes liés à des problèmes de maltraitance durant leur enfance, déclenchés par leur personnages et les interactions entre personnages, tous les personnages étant présents sur scène pendant le spectacle avec une mise en scène comportant des mouvements stylisés et parfois de la nudité. Nous nous sommes généralement sentis beaucoup mieux avec tous les problèmes de valeur personnelle.

En fait, durant tout ce temps, nous étions enthousiasmés à propos des représentations futures. Il n’y a pas eu de tentatives de suicide dans les loges ou dans le parking après le spectacle; en d’autres mots, les critiques internes des gens se sont assez peu faites entendre. Les répétitions suivant la première  se sont constamment améliorées. Pas de traces de « deux pas en avant, un en arrière ». Une fois la saison terminée, toute l’équipe s’est mise d’accord pour reconnaître qu’elle avait eu une expérience percutante, positive et curative. Personne, y compris moi-même, ne semblait affecté par la baisse d’énergie habituelle, ce qui surprit plusieurs d’entre nous qui s’y attendaient pourtant. Etonnamment même, un des comédiens a repris foi dans les metteurs en scène. Ensuite, il y eu le public…

On convient généralement que le meilleur feedback qu’un comédien puisse recevoir de la part de son public, c’est la qualité du silence à la fin de la représentation. Je ne vais pas tenter de décrire cela parce que je suis sûr que le lecteur a vécu cette expérience. C’est profond. Nous avons vraiment eu de la chance, nous avions un entracte, et donc nous l’avons védu deux fois, tous les soirs ! Les critiques l’ont confirmé. Ce n’était pas Bermagui – c’était New York ! Le critique en était bredouillant après la première. La pièce est devenue un événement. Les gens étaient bouleversés. Des membres de la troupe qui n’avaient jamais fait de représentations ont été pris dans les bras en public; tous les membres de l’équipe ont été remerciés avec des compliments, des sourires tout au long de leurs activités quotidiennes. La communauté a eu le spectacle qu’elle méritait et on peut dire que les gens furent contents ! Ce genre d’évènements est extrêmement important pour une petite communauté interdépendante. Ils nous redonnent de l’espoir.

Je n’hésite pas à recommander à tous ceux impliqués dans des activités de groupe, quel que soit le contexte, de tapoter continuellement. Dire que c’est libérateur serait en-dessous de la vérité. J’encourage les gens à le faire sans attentes particulières et d’accueillir les surprises qui se présenteront !

Merci à vous Steve et David de fournir les outils du possible et de l’espoir dans nos vies et nos professions.

De tout coeur,
Howard Stanley, directeur artistique
Turning Circle Productions

Article original : http://www.emofree.com/Fear/stage-anxiety-fear-fright.htm

Traduction Louis Szabo : http://eftfrance.spaces.live.com/

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